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    Lire " Les anonymes " de R-J ElloryJ'aime les intrigues policières, c'est pour cela que je suis une fan invétérée d'Agatha Christie et Mary Higgins Clark. Quand j'ai lu le résumé, j'ai été de suite tentée par ce roman que j'avais d'ailleurs vu sur plusieurs blogs. Je me suis dit : "Chouette, de belles soirées de lectures m'attendent avec ce livre, je vais pouvoir prendre ma dose de suspens et d'intrigues..."


    Grande déception ! L'intrigue est présente pourtant. L'ouverture se fait sur un meurtre peu ordinaire avec une victime qui sait qu'elle va mourir et qui est résignée et convaincue que c'est la seule issue possible à son existence. Alors après ce premier chapitre, j'avais vraiment envie de connaitre la suite, de comprendre et de dévorer se roman... Alors je commence goulument le deuxième chapitre et je... Décroche ! Déjà, oui déjà ! Je lis, je lis mais j'ai l'impression que rien n'avance, les détails sont trop nombreux, l'objet de l'intrigue ne revient pas, on se concentre plutôt sur le policier charger de l'affaire et ses soucis perso... Qu'on ne comprend pas bien d'ailleurs parce qu'on a aucune idée de sa situation avant l'affaire et à la rigueur on en a rien à faire...


    J'ai essayé de tenir le plus longtemps possible et puis j'ai craqué, j'ai commencé à sauter des passages entiers sans pourtant perdre le fils c'est pour dire le nombre de détails inutiles que contient ce bouquin ! J'ai tenu encore un peu... Et j'ai définitivement laissé tomber !


    Le verdict, vous vous en doutez, est que je n'ai pas aimé.


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    [Chronique] Sombre célébration - Tome 3 de Lily Bard de Charlaine HarrisLily était une héroïne que j'étais impatiente de retrouver. A peine reçu, je me suis quasi jetée sur cette lecture. 

      Cette fois-ci, Lily va devoir affronter sa famille. Sa soeur se marie et elle est la demoiselle d'honneur principale, elle va devoir revenir légèrement sur les traces de son passé dans sa ville natale avec tout ce que cela implique. 

    Seulement, on se doute bien que l'auteure ne nous a pas mentionné dès le début cet enlèvement pour rien... 

      Quel plaisir et quel bonheur ! 

    Je suis encore une fois conquise par cette histoire. Totalement captivée, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre dont l'intrigue est incroyablement bien mis en scène. Je me suis demandée qui pouvait bien être l'enfant recherché et ce n'est vraiment que légèrement avant le dénouement que j'ai été sûre de ce que je soupçonnais. 

    Charlaine a ce don de lancer une intrigue et de la faire avancer que petit à petit. 

      J'ai été enchantée de découvrir la famille de Lily et de voir comment elle allait se comporter à cette réunion peu évidente. 

    J'ai apprécié que Jack soit très présent même si il est là pour l'enquête, on sent que l'intention est aussi là. Je craque pour sa queue... de cheval. 

      J'aime beaucoup la façon dont l'auteure présente l'histoire, on a désormais l'habitude, Charlaine préfère mettre ses personnages en avant, bien plus que l'intrigue. Un procédé qui démontre un certain savoir faire car il n'en demeure pas moins que l'on reste scotché au livre, voulant toujours en apprendre plus sur l'histoire de Lily et sur sa relation avec ses proches ainsi qu'avec Jack. 

      Ce troisième tome est encore meilleur que les précédents. On en apprend plus sur Lily, sa famille et la façon dont a été vécue le terrible évènement. L'auteure nous offre également une intrigue captivante. 

    Un véritable plaisir que de retrouver Lily... Vivement la suite ! 

     

    Editions J'ai lu 

    Genre : Mystère,  policier

    Nombre de pages : 274

    Date de sortie : le 12 Septembre 2012

    Titre VO : Shakespeare's Christmas

    Date de première parution : le 15 octobre 1998

     


  • Avis sur le roman "Belle" de Robin McKinleyJ’ai toujours adoré le conte de La Belle et la Bête, qui est l’un de mes préférés, si ce n’est mon préféré. La version de Walt Disney a bercé mon enfance et reste probablement un de mes dessins animés favoris. C’est donc avec grand plaisir que je me suis plongée dans cette réinterprétation de cette histoire, mais aussi avec beaucoup d’attentes. Or, Robin McKinley a réussi le pari de me faire redécouvrir le conte sous un autre jour, sans en faire trop ni trop peu, en mettant une savante dose de magie, le tout enrobé d’une plume très agréable. Ceci étant dit, passons aux personnages.

    Tout d’abord Belle. J’ai beaucoup aimé cette petite bonne femme au caractère affirmée, qui n’a d’ailleurs de belle que le nom, car d’après ce que l’on peut lire, elle est plutôt quelconque. D’ailleurs, à sa naissance, elle fut baptisée Honneur. Mais pourquoi son nom a-t-il été changé allez-vous me demander ? Eh bien, car du haut de ses cinq ans, le concept d’honneur lui avait semblé difficile à saisir et qu’elle avait rétorqué à son père : « J’aimerais mieux Belle ! » Ceci vous laisse présager de son caractère. Mais Belle est aussi une jeune femme dévouée, prête à se sacrifier et à aller au château de cette affreuse créature pour sauver son père. Cependant, Belle ne s’arrêtera pas aux apparences et saura aussi voir ce qu’il se cache derrière la carapace de la Bête.

    La Bête est tout à la fois touchante et effrayante. En effet, on parvient à ressentir la solitude dont elle est victime depuis plus de deux siècles, seule dans ce château. Cependant, elle est aussi très dure, puisqu’elle oblige Belle à rester à ses côtés, et ce bien que cette dernière soit malheureuse loin des siens. Mais peu à peu, une amitié va naître entre eux, et la Bête va laisser parler son cœur.

    Les autres personnages sont aussi très travaillés : Grâce, à la fois sœur et mère de famille, Espérance, qui ne sera plus jamais la même depuis la perte de celui qu’elle aimait, Ger, l’époux de Grâce, sans oublier le père de belle, qui ne se remet pas du départ de sa fille dont il est malgré lui originaire. Il y a également Grandcoeur, le cheval de Belle, qui lui sera d’un grand réconfort. Et n’oublions pas Lydia et Bessie, les deux servantes invisibles qui assisteront notre héroïne au quotidien.

    J’ai beaucoup aimé cette réécriture du conte de La Belle est la Bête, qui est donc pour moi une franche réussite. J’ai adoré me replonger dans cet univers, qui n’est pas tout à fait le même que celui qui a bercé mon enfance, mais qui a pourtant réussi à me convaincre totalement, car ce récit s’adresse davantage à des adultes. Le tout est pimenté d’une pointe de magie, juste ce qu’il faut pour un résultat parfait. On frôle le coup de cœur.


  • Une autre Amérique, c'est ce que nous propose de découvrir les éditions Grasset en publiant un recueil d'articles et d'essais de Joan Didion. L'écrivain d'une sensibilité rare, à qui l'on doit Maria avec et sans rien et L'année de la pensée magique, a pourtant beaucoup fait pour les lettres américaines, et plus particulièrement pour des auteurs comme Bret Easton Ellis ou Jay McInerney, qui la citent comme référence majeure.

     

    Joan Didion, L'Amérique, 1965-1990L'Amérique, telle que nous croyons la connaître et l'imaginons volontiers en Europe, celle des grands mythes, celle de la liberté, de l'infini des possibles, des grandes luttes et des révolutions sociales (le combat pour les droits civiques, l'ascension des Black Panthers, du flower power des 60's, de la pop culture et de la contre-culture, de la rigueur et de l'optimisme) ; l'Amérique éternelle des grands espaces, de John Wayne et de Tant qu'il y aura des hommes... Cette Amérique a-t-elle jamais existé ? Ne sommes-nous pas plutôt les victimes consentantes des visions et des illusions d'une histoire constamment réinventée au gré de nos fantasmes et de ceux des médias ? C'est en substance la question que l'on se pose en refermant le passionnant recueil d'articles de Joan Didion, sobrement intitulé L'Amérique, 1965-1990.
     
     

    Coast to Coast

    S'il est un cliché que Joan Didion ne dément pas au contraire, c'est bien l'éternelle opposition américaine entre Nord et Sud, entre côte Est et côte Ouest, symbolisée par New York et Los Angeles. Concernant la grosse pomme, cette californienne de naissance très tôt montée à New York, n'a de cesse de témoigner du mythe de la ville multi-culturelle, intellectuelle et agitée, la ville de l'édition et de l'intelligentsia, en opposition à celle, plus superficielle, mais également plus instinctive et sauvage (plus étrange aussi), de la Cité des Anges.
     
    Pourtant, quand cette journaliste dans l'âme passe l'actualité au crible de sa sensibilité et de ses obsessions, on sent derrière les analyses subtiles, une sorte d'inquiétude, ou plus justement, une "absence de quiétude". Joan Didion ne se sent jamais chez elle, ses paysages intérieurs répondent continuellement aux crises et aux bouleversements de son pays. Qu'il s'agisse d'un fait divers ou de souvenirs personnels, les écrits de l'Américaine sont hantés par une angoisse existentielle sous-jacente qui met à mal l'image d'un pays prospère et optimiste toujours capable de venir à bout de ses problèmes avec force et efficacité. L'Amérique de Didion est au bord du chaos, cela ne date pas d'hier, et l'écrivain, tel un instrument de musique ultra-sensible, capte les vibrations de ce qui se trame en coulisses, dans l'envers du décor.

    Extra-lucidité

     
    Une attitude qui s'explique aussi, sans aucun doute, par la trajectoire personnelle de l'auteur. Victime de son ultra-sensibilité, Joan Didion était aussi une grande dépressive, une femme en proie aux doutes. L'année de la remise par la presse américaine du titre de "femme de l'année" (en même temps, comble de l'ironie, que Nancy Reagan), Joan Didion tombe dans une profonde dépression. La crise morale qu'elle voit poindre dans le mouvement hippie, dans l'assassinat perpétré par la "Famille" de Charles Manson, ou dans un viol commis à Central Park en plein coeur de New York dans les 70's, est pour beaucoup le résultat d'une recherche plus intime. Celle d'une femme qui voulait comprendre son époque, mais aussi, de façon plus universelle, d'un être humain qui voulait comprendre la vie, sa vie.

    Beaucoup de voix dans l'édition française se sont, semble t-il, opposées à la réédition des écrits de Didion dans notre pays sous prétexte d'une "américanité" trop marquée, de sujets d'actualité trop ancrés dans le temps. C'est oublier combien la voix de cette fine observatrice de la société américaine transcende l'espace et le temps. Le style de Joan Didion, apparemment détaché, presque clinique, souvent ironique, et sa plume pleine de sensibilité, en font au contraire un auteur intemporel aux visions prémonitoires, dont les inquiétudes intimes entrent en totale résonance avec le lecteur, quel que soit sa nationalité ou l'époque dans laquelle il vit. Il était temps de les redécouvrir.


  • lecture : Veronika decides to die de Paulo Coelho Il parait que les Paulo Coelho c'est comme les Mary Higgins Clark: t'en as lu un, tu les a tous lus. Je ne sais pas si c'est vrai et je ne tiens pas vraiment à mettre cette théorie à l'épreuve parce que je ne prévois pas de lire un autre Paulo Coelho. 191pages, c'était déjà bien suffisant. Le bon côté c'est que ça se lit quand même très vite.

    Raconté comme ça, ce livre avait un potentiel exploitable, quelque chose de bon aurait pu en sortir. Seulement voilà, ça s'enlise dans le prévisible, dans le pathos larmoyant facile et convenu, dans les bons sentiments. C'est bien dommage. Veronika passe ses derniers jours dans un hôpital où les patients sont considérés comme fous par la société représentée ici par la ville de Ljubljana dont ils sont séparés par des grilles et des murs que certains ne veulent plus franchir. Car l'hôpital est un cocon, un monde apaisant, régulé par une routine rassurante, organisé par des personnes qui prodiguent soins et nourriture. Pourquoi quitter un tel lieu ?

    Le personnage du docteur Igor est sûrement le plus intéressant car ambiguë. On ne comprend pas tout de suite ses motifs. Malheureusement j'avais deviné la fin. Je n'aime pas ça. Ce qui m'a gêné, ce sont les raccourcis, le simplisme de la psychologie auxquels on a droit tout au long du livre. Les causes de la dépression sont réduites à raison commune et donc traitable de la même façon. Ben voyons. Veronika servant de cobaye, bien sûr. Comment redonner goût à la vie ? Comment soigner des dépressifs, des schizophrènes, des suicidaires ?Pourquoi est-on malheureux ? Toutes les réponses sont dans Veronika decides to die.