• chroniques d'économie de crise

     

    Aristide Saccard, à l’ancienne

    Le livre : La Curée (1872) et L’Argent (1891) d’Emile Zola, deux épisodes de la grande saga des Rougon-Macquart.
    Le biz : Opportuniste et versatile, Aristide Rougon a choisi de se renommer Saccard parce qu’ "il y a de l'argent dans ce nom là ; on dirait que l'on compte les pièces de cent sous". Ce maître de la spéculation connaîtra successivement l’enrichissement et la ruine. A l’époque du scandale de Panama, du krach de l’Union Générale et de l’ascension des Rothschild, la finance est un véritable vivier de profils romanesques, ce dont les œuvres du XIXe siècle - celles de Zola sont les plus techniques mais pas les seules - ne manquent pas de rendre compte.
    Voir aussi :

    - La Bourse dans le roman du second XIXe siècle. Discours romanesque et imaginaire social de la spéculation de Christophe Reffait.

    Dette – 5 000 ans d’Histoire, de David Graeber

     

    Harry White, le possédé

    Le livre : Le Démon, Hubert Selby Jr (1976) qui fait parler de lui au moment de sa sortie, tant il dégage de violence et de désespoir.
    Le biz : Jeune cadre fortuné, Harry White est soumis à un nombre incalculable d’angoisses qui lui rendent la vie impossible. Préfigurant le Patrick Bateman de Bret Easton Ellis, le personnage de Selby invite à réfléchir sur les notions de pouvoir, de sexe et d’argent, mais aussi d’identité et de déséquilibre. « Ses amis l'appelaient Harry. Mais Harry n'enculait pas n'importe qui. Uniquement des femmes... des femmes mariées. »
    Voir aussi : Money, Money de Martin Amis, dans lequel John Self, un riche publicitaire, est lui aussi en proie à quelques dérives

     

    Dennis B. Levine, dieu de l’OPA

    Le livre : Wall Street. Confessions d’un golden Boy, aux éditions Payot et Rivages. Après avoir passé 17 mois en prison, Levine raconte : l’engrenage, le luxe, la facilité… Son autobiographie a inspiré le célèbre film Wall Street avec Michael Douglas.
    Le biz : d’abord simple employé de banque, Levine intègre en 1981 Lehman Brothers et se spécialise dans les fusions/acquisitions. C’est ainsi que commencera son ascension : malin, Lévine entretient tout un réseau de traders qui l’informent des OPA encore confidentielles. Il achète des actions. L’argent tombe. Au total, plus de 10 millions de dollars de bénéfices illégaux qu’il dépose que un compte au Bahamas. Levine peut enfin se payer la Ferrari dont il rêve, ainsi que tout un tas d’autres choses, jusqu’à ce qu’il soir se fasse arrêter en 1986 pour délit d’initié.